Les diarrhées du nouveau-né (de la naissance à 1 mois environ) sont malheureusement fréquentes et représentent un problème majeur de tous les systèmes d’élevages bovins, laitiers ou allaitants, à l’échelle mondiale1. Elles touchent en moyenne 20% des veaux en élevage et causent près des 2/3 de la mortalité néonatale 2. En 2021, selon le rapport annuel du RESAPATH, 82% des antibiogrammes réalisés chez les jeunes bovins l’ont été dans un contexte de syndrome digestif 3. Multifactoriel et évolutif, ce syndrome de diarrhée néonatale est dû à l’action combinée de nombreux facteurs de risque en lien avec des pathogènes, l’immunité colostrale mais aussi l’alimentation des vaches et des veaux, la gestion du troupeau, le logement 1…
De nombreux agents pathogènes peuvent être impliquées :
Les diarrhées virales (coronavirus, rotavirus, pestivirus etc…) ont une durée relativement courte de 2 à 6 jours et concernent généralement des animaux de plus de 4-5 jours. Si la diarrhée est uniquement virale, aucun traitement n’est mis en œuvre et il s’agira de traiter la déshydratation4.
Cependant certains agents infectieux s’associent, et il n’est pas rare ainsi d’observer des co-infections comme les colibacilles entéropathogènes, les salmonelles plus rarement ou encore les clostridies dont la prévalence reste relativement faible également 5. En effet, certaines souches d’E.coli, contiennent des adhésines (F5 anciennement K99, F17, CS31A etc…). Ces facteurs de virulence confèrent à ces bactéries, habituellement commensales et inoffensives, un caractère pathogène provoquant chez les très jeunes veaux (< 5 jours, 10 jours si co-infection) des diarrhées rapides et souvent très sévères 1.
Enfin, certains parasites comme les cryptosporidies, les coccidies ou plus rarement les giardies peuvent également être à l’origine de diarrhées, parfois très sévères 1.
Afin de pouvoir traiter rapidement et efficacement, nous vous proposons au laboratoire un test rapide de dépistage des coronavirus, rotavirus et cryptospodirium +/- associé à une mise en culture bactériologique afin d’identifier et de sérotyper les souches d’E.coli F4, F5, F6, F17, F41 et CS31A. Ensuite, nous pouvons réaliser un antibiogramme sur ces souches afin d’adapter au mieux le traitement. En effet, le dernier rapport du réseau RESAPATH a montré que les souches d’E.coli d’origine digestive supportent l’essentiel de la résistance aux antibiotiques 3 avec plus de 75% des souches résistantes à l’amoxicilline, à la streptomycine et aux tétracyclines 6.
Le diagnostic est fondamental pour la bonne santé des veaux, pensez au dépistage des diarrhées néonatales. Téléchargez notre fiche de demande d’analyses en cliquant ici !
Agents pathogènes impliquées dans les diarrhées néonatales du veau (Extrait du Med’Com Guide pratique des maladies du veau Francoz et Nichols – 2017)
1. Francoz, D. & Nichols, S. Guide pratique des maladies du veau. (Éditions Med’com, 2017).
2. B. GUIN MAILLARD Consensus professionnel : Les entérites néonatales (ENN) du veau. SNGTV (2018).
3. Anses. Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales, bilan 2021. 46 (2022).
4. Messand, E. Gastroenterite neonatale du veau : determination de facteurs pronostiques a la survie a 15 jours a l’aide d’une enquête aupres de veterinaires praticiens. (Lyon, 2018).
5. Thillard, L. Impact des entérites néonatales des veaux en élevage laitier. (Rouen, 2019).
6. Ministère de l’agriculture et de l’agroalimentaire et de la forêt. Plan national de réduction des risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire ECOANTIBIO2. (2017).
